dimanche 29 mars 2009

À partir de 15h05, les femmes travaillent gratuitement …

Update: voir aussi le blog economiques.eu



À partir de 15h05, les femmes travaillent gratuitement …

nous apprend Elio.

Il oublie de dire que tout le monde travaille pour l'Etat à partir de 13 heures.

Il nous objectera "oui mais c'est grâce à l'impôt que l'on peut chômer 20 ans ou 30 ans"

Il doit alors comparer des choses comparables: le coût salarial total sur une carrière.

Parce que cela coûte cher aux entreprises lorsque les femmes prennent congé pour leurs enfants, doivent interrompre une réunion pour aller chercher ses enfants.

Heureusement qu'elles le font. Là n'est pas le problème.

Mais n'est-il pas logique qu'à travail égal (sur toute une carrière), les hommes gagnent autant que les femmes?

Il faudrait peut-être diminuer la charge sociale des entreprises.

Car Monsieur Di Rupo, si comme vous le dites "les patrons ne pensent qu'au profit", si vraiment les femmes coûtaient moins cher à travail égal, ne pensez-vous pas qu'ils engageraient plus de femmes????

samedi 28 mars 2009

Elio, morceaux choisis

Dans le Soir:


"savoir si oui ou non les progressistes, et principalement le PS dans notre pays, seront à même de protéger notre société des dérives libérales.""

Qu'il commence d'abord à nous protéger des dérives socialistes, 80 % du travail sera fait.

"À l'échelle de l'Europe, l'idéologie libérale nous mène, si l'on n'y prend garde, au désastre social"

Je reconnais que l'idéologie socialiste marche: voyez le nombre de travailleurs en Wallonie. Comme ils sont tous, soit au chômage, soit fonctionnaires, ils ne verront pas passer la crise.

Ni la reprise d'ailleurs.

"Les socialistes et sociaux-démocrates ont agi pour le moindre mal, "
Ben oui, quand on est incapable d'agir pour le bien...

"C'est d'abord le scandale de la fraude fiscale. Ce n'est pas le président du PS qui le dit,"
Car le président, en ayant marre des parvenus, ne connaît plus la fraude fiscale dans son parti...

"Allons, vous savez bien que les membres d'un gouvernement ont chacun leurs responsabilités, que chacun gère son département !"

Ah bon, moi qui croyais que le gouvernement était une équipe?
Quand Didier Reynders dit "nous baissons les impôts sur les bas salaires", Elio dit "c'est nous".
Mais bien sûr: "nous" quand cela nous arrange "eux" quand cela nous arrange.

Que sont les Hommes politiques devenus?

"Quant aux déficits : progressivement, on peut rattraper tout cela en luttant contre la fraude fiscale et en faisant en sorte que le ministère des Finances fonctionne enfin."

Je suis rassuré: "il suffit". Au fond, le déficit de plusieurs centaines de milliards, c'est pas grave. Un peu lutter contre la fraude fiscale, améliorer le fonctionnement des PC au ministère des finances et c'est fait.

"Ah oui ? Après l'école des caïds des libéraux, nous avons ouvert le chemin d'une amélioration durable du monde de l'éducation :"

J'ai l'impression qu'Elio parle de la Communauté flamande. Je ne peux pas croire qu'il puisse mentir à ce point


"90 % des mesures du Contrat pour l'école ont été exécutées"
Tiens un aveu. Si 90% du contrat ont été exécutés, c'est que ce contrat n'apporte pas grand chose.
S'il avait dit "10%" ont été réalisés, je me serais dit qu'il y avait un espoir, mais là!

"Qui sont les directeurs qui dénigrent ? Quelles familles rouspètent ? Les familles de riches, les écoles de riches."

Venez voir dans ces écoles, Elio. Vous verrez que plusieurs écoles "mixtes" souffrent de ce décret. Car elles deviennent moins mixtes à cause de ce décret.

samedi 7 mars 2009

PROF, la nouvelle revue de propagande du ministre Dupont

PROF, la nouvelle revue de propagande du ministre Dupont

Les enseignants de la Communauté française étaient tout contents. On leur avait annoncé une revue rien que pour eux : PROF.

Les objectifs faisaient rêver :

« Cette nouvelle revue a pour premier objectif de susciter la réflexion et le débat au sein du monde de l’enseignement, tous niveaux et réseaux confondus en Wallonie et à Bruxelles. »

Enfin un débat

Enfin un débat. Dieu sait si les enseignants ont l’impression d’être écartés du débat. Que ce soit pour les programmes, pour les réformes, pour les décrets mixité et autres.

Enfin un ministre qui a le courage de susciter le débat. Enfin un ministre qui se rend compte du manque de qualité de l’enseignement. Enfin un ministre qui veut susciter la réflexion.

Puis voilà la revue.

D’abord, admirons la créativité du titre : PROF. Il fallait y penser. C’est vrai que le titre « enseignons » a déjà été pris. Par quelqu’un qui comprend qu’un verbe d’action qualifie mieux les enseignants qu’une abréviation utilisée souvent avec un sourire par les adolescents. Mais je suppose qu’ils n’ont rien trouvé d’autre…

Ayant appris le libre examinisme, je refuse de me laisser influencer par ce vocable mal choisi. Pour une fois que le ministre tente quelque chose, pour une fois que le ministre propose le dialogue, je l’accepte avec empressement.

D’autant plus qu’il a écrit : « La rédaction vise à donner une information claire et objective sur l’actualité de l’éducation. Elle explique les décisions, décrypte les nouveaux textes, mais fait aussi écho aux recherches les plus pointues et aux réponses apportées par les acteurs de terrain. »

Ce sera donc une revue aussi intéressante que Klasse chez nos voisins du Nord.

« Un incident de parcours » ? Tout de même pas le décret Mixité

Cela commence mal : le rédacteur en chef dans son éditorial parle d’un « incident de parcours » qui « braque les projecteurs de l’actualité sur une couture qui craque ». Je ne peux que supposer qu’il parle du décret mixité, encore que ce serait énorme et peu honnête intellectuellement de comparer le décret à un « incident de parcours ». Mais je ne vois rien d’autre de moins grave.

Des titres accrocheurs au contenu décevant

Heureusement il y a des articles de fond. Sur les échecs des élèves en secondaire et dans le supérieur, sur le Sport à l’école, sur le burnout. Mais les articles sont loin d’être à la hauteur de ce que les titres suscitent comme attente.

Puis, de la publicité. Beaucoup de publicité. Pas de la publicité commerciale, madame Arena reviendrait en courant de son SPF des Pensions pour empêcher cela. Mais n’oublions pas les prochaines élections et je suppose que « décrypter l’information pour les enseignants » veut dire montrer aux enseignants tout ce que l’on fait pour eux.

« On dégonfle la bulle des inscriptions », « Les encadrements différenciés », « Le Cybermedia : plein de PC pour nos élèves », « Le décret Réussite ». Autant en profiter pour dire tout ce que l’on a fait de bien. A quelques mois des élections, c’est utile.

Mais un « décryptage » aurait signalé que les PC en Wallonie arrivent avec des mois de retard, que l’appel d’offres a été passé avant la diminution des prix des PC et l’avènement de PC « minimum ». Ou encore que le décret Mixité a créé plus de problèmes qu’il n’en a (pour l’instant, nous l’espérons) résolus.

Bien sûr il est sympathique de lire les témoignages de collègues, les petits potins. Mais cela se fait aujourd’hui sur un blog ou sur un site Internet.

Des questions alors :

  1. Que comprend le budget de 550.000 € ? 4 personnes, plus quinze personnes dans le « comité d’accompagnement », plus une société pour le graphisme et la mise en page, plus les frais d’impression et d’envoi de 580.000 exemplaires par an… Quels sont les coûts non comptabilisés ?
  2. Pourquoi avoir choisi la version papier ? Pourquoi ne pas laisser au moins le choix entre le papier et le format électronique ?
  3. Pourquoi imposer aux professeurs la réception de ce magazine ? Il serait bien d’insérer une carte réponse dans le prochain magazine pour permettre à ceux qui souhaitent continuer à le recevoir de s’inscrire. On économisera du papier et des frais d’expédition.
  4. Pourquoi ne pas s’être inspiré de ce que font nos voisins du Nord. C’est vrai que la Finlande est plus attirante, mais le professionnalisme de nos voisins du Nord et la qualité de leur site Internet est un exemple à suivre.
  5. Pourquoi ne pas avoir capitalisé sur ce qui existe déjà ? Je pense au site enseignons.be, au site sbpm.be des professeurs de mathématique et à leur revue, ou encore à la liste de discussion profecobel.be des professeurs de sciences économiques.
  6. Pourquoi appliquer une politique de droits d’auteur stricte. Klasse (Communauté flamande) peut être copié sans problème.

Soyons bon prince : le premier numéro est un numéro d’essai. Disons le numéro 0. ce sera mieux la prochaine fois.

Tiens la prochaine fois ce sera en juin. Avant ou après les élections ?