dimanche 12 octobre 2008

Fortis: comment l'Etat prend des décisions pour le moins étonnantes

Lire aussi une analyse du communiqué de l'Etat belge sur son intervention pour les actionnaires de Fortis.


Quelques liens à la fin du billet
update 12/10 à 17.10: Il est clair qu'une action de Deminor/Test Achats s'impose.
Selon l'Echo, (update à la lecture du communiqué)
1. les personnes physiques, et elles seules, pourront demander un bon de réduction une part du fonds( j'avais copié collé le site de l'Echo!) pour un maximum de 5.000 actions.
2. l’actionnaire devra apporter la preuve qu’il avait l’action en sa possession au 1er juillet 2008.
3. Chaque titulaire d’un coupon recevra le 1er juillet 2014 (...)la différence entre 10 euros et la moyenne des cours de clôture des 5 premiers jours à partir de la reprise de la cotation au maximum. Au minimum ce sera ...0

Concernant le point 1/
Ok pour les personnes physiques, encore que je me pose encore la question de savoir pourquoi cette discrimination. Qu'en est-il des clubs d'investissement? Qu'en est-il des SICAV?, Qu'en est-il des ASBL ou des fonds à but social?
"petits" 5.000 actions? Et ceux qui ont placé leur assurance groupe quand l'action était à 10 €? 50.000 €, est-ce une fortune?

Quant au point 2, cela me sidère. On pénalise ceux qui ont voulu aider Fortis an consolidant leur portefeuille. On favorise ceux qui ont précipité la chute en vendant leurs actions en panique. Il faut aussi prouver que l'on possédait encore les actions au 3/10

Et pour le point 3, c'est le délire. Parce que les actionnaires actuels ont tout avantage à vendre leurs actions, quitte à faire baisser le cours en dessous de 10 cents, puisque ce qu'ils perdent en vendant, ils le récupèrent dans le fond. De plus, cette valeur maximum est diminuée entre autres des "moins values" que l'Etat enregistrerait dans le "véhicule" qui reprendra les actifs à risques. Mais en cas de plus value, rien!
De plus, c'est un placement extrêmement risqué qui s'apparente au reverse convertible: la perte est illimitée et le gain limité. Monsieur Reynders, avez-vous établi le "profil de risque" de ces actionnaires?

Revue de presse du lundi 13/10
"Le règlement de l'Etat est illégal" (Liste De Decker dans le Tijd)
"Le VEB demande un geste de l'Etat néerlandais vis à vis des actionnaires de Fortis" Dans le genre de celui de l'Etat belge, vu que l'Etat néerlandais a aussi spolié les actionnaires.(dans le Tijd)
"VFB: solution mauvaise et inacceptable" (dans le Tijd)
"Deminor et Test achats demandent plus de clarté" (dans l'Echo)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est effectivement assez ahurissant...
Mais le mécanisme me paraît assez éloigné de celui d'une reverse convertible, qui revient à faire émettre un put par l'investisseur.
Il me semble que la stratégie optionnelle la plus proche est le spread call: achat d'un call financé par la vente opening d'un autre call à un prix d'exercice supérieur. Stratégie à la fois peu risquée et peu rémunératrice pour le titulaire du spread (au mieux: la différence entre les deux prix d'exercice).
Ici, le risque passe à l'Etat, s'il revend ses actions BNP avant l'échéance, ce qui devrait entrer dans ses plans, non?
Bref: c'est à la fois potentiellement risqué pour l'Etat et très peu satisfaisant pour l'actionnaire (rémunération aléatoire et limitée). De l'art de cumuler les inconvénients?

Echocynique a dit…

Tout à fait exact, Charles.

L'exemple des reverse convertible était pour expliquer que le "gain" est limité (10€ moins le cours moyen), mais que la perte était illimitée: ce coupon peut valoir 0.

Je m'interroge encore sur le but du gouvernement. Il a fait compliqué et donc mécontente tout le monde.

Agenda caché?

Compromis à la belge?