Malheur aux vaincus.
L'homo economicus est une évolution lente, très lente.
Il est d'une ingratitude énorme.
Il magnifie les "réussites"? pas vraiment. Il en devient jaloux. Jalousie par exemple vis à vis du succès de Microsoft ou de son voisin qui a réussi en achetant des actions et en les revendant au bon moment.
Soit.
Mais là où cela devient pathétique, c'est quand il jette le haro sur ceux qui échouent. Sans se poser la question si la décision était la bonne au moment où elle avait été prise.
Le cas Fortis me semble être celui-là. Fortis s'était élevé à un niveau international, grâce au dynamisme de ses dirigeants et de ses employés. D'une "petite banque belgo belge", Fortis était devenue une banque européenne et même plus.
Ils ont échoué.
Il faudrait encore évaluer pourquoi.
Et il ne sera pas honnête de jeter la faute sur les dirigeants et d'en exonérer ceux de Dxia, d'Ethias, de KBC et de bien d'autres banques en Belgique ou à l'étranger.
En tant qu'actionnaire de Fortis, je n'en veux pas à ses dirigeants et ce pour plusieurs raisons:
1. Je n'ai pas assisté aux AG où j'aurais pu faire entendre ma voix.
2. Je n'ai pas demandé la convocation d'une AG extraordinaire après l'augmentation de capital de Ping An
3. J'ai souscrit en partie à l'augmentation de capital pour ABN AMRO
4. J'ai fait confiance en Fortis qui a pris des risques, au contraire d'autres entreprises dont la molesse est dommageable pour les clients (Belgacom par exemple).
En tant qu'actionnaire de Fortis, j'en veux au gouvernement qui s'est laissé avoir par les Pays Bas, par la BNP.
Mais je ne tomberai pas dans le travers facile de critiquer bêtement.
Lire aussi:Le Grand Barnum: Le coup de jarnac, à la hollandaise
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3 commentaires:
De toute façon, il serait très étonnant que tout ce qui arrive (par exemple à Fortis, à Dexia, etc...) soit le fait (ou la faute) d'un seul homme (le CEO, en l'occurrence).
Autrement dit, le dégommer - et lui seul ! - comme un malpropre, c'est s'exonérer à (très) bon compte d'une analyse exhaustive des facteurs ayant déclenché le(s) cataclysme(s). Et cela procède d'une vision profondément malhonnête... et parfaitement irresponsable.
Conclusion : puisque rien n'a changé - et pire encore : puisque plus que probablement, on ne changera rien - tout est encore en place pour que cela arrive encore.
Moralité : quand quelqu'un tentera encore de vous faire croire que ce qu'il chie, c'est de l'or, n'oubliez pas qu'il y a infiniment plus de probabilités pour que ce soit juste de la merde. Comme tout le monde...
"Vae victis": j'aime ton "titre" - sans jeu de mot.
Je pense qu'il est encore possible que la justice casse la vente, non ? Où en est ce référé ?
Quelle serait la probabilité raisonnable pour que cela se passe, selon toi ?
@Himself
Ma réponse vient un peu tard, vu l'information que tu donnes sur ton blog Le Grand Barnum: Le coup de jarnac à la sauce flamingante
"Le pénal tient le civil en l'état" ((état sans jeu de mot :-))
Sinon, je ne crois pas que l'on puisse revenir en arrière. Le CA de Fortis Holding a pris une décision. Il représente l'AG. Il faut analyser les statuts et voir s'ils avaient mandat pour aller aussi loin. C'est le moyen utilisé aux Pays Bas.
Si ce n'est pas le cas, le juge examinera les conséquences de l'annulation de la vente de la banque à l'Etat Il peut aussi exiger réparation du dommage, ce sont alors les assurances des administrateurs qui joueraient, mais à quelle hauteur?
Idem pour la vente aux Pays Bas.
Deuxième opération: la vente de la banque à BNP par l'Etat.
Il est clair que BNP a fait une bonne affaire (voir par exemple http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=46331). Et il est clair que le système mis en place par l'Etat est insuffisant, voir Le Soir ou Fortis et l'intervention de l'Etat .
Peut-être une action en responsabilité de l'Etat qui a lésé les actionnaires? Lésion qui pourrait être réparé par exemple en apportant les actions BNP au holding?
Je crois que l'Etat devra faire mieux pour les raisons suivantes:
1. S'il veut que les épargnants reviennent en bourse. Monory De Clerq en 82 avait cela comme objectif.
2. Les actionnaires Fortis sont aussi clients de la banque. S'ils ne sont pas contents, ils risquent de partir (c'est mon cas en tout cas)
Qui vivra verra!
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