jeudi 14 août 2008

Alors, la zone Euro, en récession ou pas?

L'Echo commente la diminution du PIB constatée au deuxième trimestre.

Pour parler de récession, il faut en effet qu'il y ait deux trimestres conécutifs d'une baisse du PIB.

Le problème n'est pas variment là.

la vraie question à se poser, c'est "Faut-il faire quelque chose" et si oui "que faut-il faire"?

Il est tout de même assez significatif que la BCE ait augmenté son taux d'intérêt en juillet. Cette augmentation a deux effets, conséquences du même mécanisme:
1. Une diminution de l'inflation, si cette inflation est due à une augmentation de la demande plus rapide que l'offre.
2. Une ralentissement de l'activité économique.

Deux réflexions à ce sujet:
1. La hausse des prix constatée était due à l'augmentation du prix du pétrole et tous les produits qui incorporent une part non négligeable de pétrole.
2. Dans ce cas la hausse des taux ne semble pas être une bonne idée. Comme on pouvait le prévoir, la demande de pétrole a diminué et par conséquence son prix.

Il est un peu tard pour la BCE de se rendre compte que la zone euro se porte mal. Il est un peu tard et surtout, la décision d'augmenter les taux était contre productive. D'abord parce que les agents économiques avaient déjà commencé à adapter leurs comportements et ensuite parce que le crédit était déjà plus difficile à obtenir.

Cette hausse des taux risque donc d'amplifier le phénomène.

L'adaptation des agents économiques est de deux types: d'abord une diminution de la consommation de pétrole. Or la variation de la demande a un impact important sur le prix du pétrole, que ce soit dû à la spéculation ou non d'ailleurs. Ensuite, une réallocation du budget. En effet, comme il est difficile de diminuer sa consommation de pétrole de 40 ou 50 % en quelques semaines, les agents ont dû diminuer leurs dépenses pour d'autres biens et services.
Ces deux facteurs ont donc poussé les prix vers le bas. Le prix du pétrole d'abord, et les prix des autres biens ensuite.
Mais si nous ne pouvons que nous féliciter d'une baisse de la consommation de pétrole, nous devons tout de même nous inquiéter de la baisse de consommation et d'investissement des autres biens et services.

En ce qui concerne le crédit, les taux avaient augmenté depuis longtemps et les banques sont un peu moins enclines à prêter. Si la hausse du taux d'intérêt est une bonne nouvelle apparente pour les épargnants, c'est au contraire une moins bonne nouvelle pour ceux qui veulent emprunter. Les banques doivent en effet payer plus cher les fonds de leurs clients. Et le taux de refinancement est plus élevé, alors même que les banques hésitent, à tort ou à raison, de se prêter de l'argent.

Nous espérons que la BCE oubliera ses dogmatismes et n'attendra pas un deuxième semestre pour prendre les bonnes décisions.

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