dimanche 10 août 2008

La cristallerie du Val Saint Lambert, structure juridique pour le moins originale

Nous revenons sur la faillite de la cristallerie du Val Saint Lambert.

Rappelons que le Val Saint Lambert a été une industrie florissante.
Faillite en 97, reprise par la Région wallone, nouvelle faillite en 2002, reprise en 2003 par Madame Henquin.

Et c'est là qu'intervient le montage assez habile:

Deux sociétés sont créées: Val Saint Lambert International, société introduite en bourse et dans laquelle Interagora, le holding de la famille Henquin a 70 % ( à vérifier , et d'autre part la société Cristallerie du Val Saint Lambert, dans laquelle la SA Val Saint Lambert International a 99,99 % des actions (toutes les actions moins une puisqu'il faut deux actionnaires).

La subtilité est que la marque est la propriété de la SA VSI.

cela signifie pas mal de choses:

1. Le repreneur éventuel (ou dans le passé le partenaire recherché) investirait dans la Cristallerie, à savoir l'unité de production, sans jouir de la marque elle-même.
2. La Cristallerie est en faillite. La SA VSI y perd les 2 millions d'euros de participation, ainsi que 3.5 millions de créance. Mais elle reste propriétaire de la marque.

Notons aussi que lorsque Madame Henquin déclare "Les repreneurs éventuels pourront maintenant acquérir la société sans les dettes. Ce sera plus intéressant pour eux et j’espère que l’activité se poursuivra", c'est un peu vite oublier que des fournisseurs y perdront 1.8 millions (selon le dernier bilan) et les banques 1.5 millions (toujours selon le dernier bilan). Il y a fort à perier que ceux-ci deviendront (encore) plus prudent quant à faire des affaires avec la Cristallerie...

Ce montage est peut-être de la saine gestion. En effet la marque vaut (peut-être) plus que la valeur de son label pour la cristallerie. Elle jouit d'une bonne réputation dans le luxe et pourrait servir pour "porter" d'autres produits. Ce qui est déjà le cas pour des sous-vêtements.

Mais, n'est-ce pas condamner la cristallerie?

L'avenir nous le dira.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Votre analyse est pertinente et le blogue de Wallonie-france.be compare la situation à celle de l'affaire Donnay/Tapie qui a dû coûter près de 600 millions de francs à la Région, si mes souvenirs sont bons pour disparaître ensuite lamentablement.
Espérons que ce scénario ne se répète pas ous J.C. Marcourt.

Echocynique a dit…

En effet, je n'avais pas osé la comparaison avec Donnay parce que je ne connais pas bien le dossier.

Il faut cependant reconnaître qu'il y a des similitudes inquiétantes.


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